ma poupée gonflable ... de lama bien sur ;)

Définition : L’éthologie c’est l’étude scientifique des comportements des lamas et alpagas dans leur milieu naturel.

L’éthologie c’est donc de « faire avec et pas contre ». Ce qu’il faut retenir c’est que les lamas/alpagas sont des animaux de fuite, ils sont herbivores et se font manger par des prédateurs carnivores : les pumas. Leur instinct de fuite est donc très puissant et est ancré profondément en eux … Pour une éducation en douceur il est donc impératif de prendre cela en compte car si l’on cherche à bloquer un lama dans un coin, à l’isoler du troupeau ou à le prendre de force par le cou, pour lui, vous êtes un « prédateur ».
Cet individu aura donc peur de vous et peur de ce que vous allez lui faire car pour lui, après être attrapé, vient la mort !

J’ai été en formé en Novembre 2022 par Marty Bennett une américaine qui a créé Camelidynamics. Depuis des dizaines d’années, elle a developpé des méthodes éthologiques issues de travaux scientifiques pour manipuler les lamas et alpagas. Elle parcourt les USA et le monde pour former les éleveurs et propriétaires de lamas/alpagas. C’est clairement l’experte mondiale dans ce domaine.

Avez vous bien regardé cette photo ?

En effet si un lama/alpaga est manipulé en respectant ses spécificités, il aura infiniment moins peur de vous et de ce qu’il va lui arriver, ne cherchera pas ou peu à fuir et/ou à se défendre de ce « prédateur » que vous incarnez. Cette méthode est donc plus sécurisante pour l’animal comme pour le manipulateur car il y a beaucoup moins de risque de blessures pour l’animal ou pour le manipulateur. En 40 ans à manipuler des lamas et alpagas, Marty n’a jamais été blessée. De ce fait, lorsque que l’on respecte l’individu, qu’on le met en confiance, il va apprendre beaucoup plus vite….qui a envie d’apprendre quelques choses d’un prof violent ? Par contre on a tous eu un prof bienveillant qui nous a motivé et insufflé la passion….rappelez-vous…..

Alors c’est quoi l’éthologie avec les lamas et alpagas ?
Je vais tenter de vous résumer cela en 4 points :
1) Avoir des installations adaptées : en zone de travail pour ne pas devoir « coincer » ou « isoler » des individus du troupeau.
2) Laisser un point de fuite à l’animal. Cela peut paraitre abstrait. En fait c’est très subtil. L’animal même seul avec le manipulateur dans une zone de travail, devra avoir le sentiment qu’il peut fuir. Cela demande beaucoup de lectures de l’animal, de bien connaître ses attitudes de stress et ses signaux d’apaisement.
3) Une fois la manipulation commencée, il faut le garder en équilibre sur ces 4 pattes. Un exemple extrême : c’est le chien qui a une laisse enrouleur ….et qui court …qui court ….jusqu’à ce que la laisse arrive en bout de course …. »ET VLAN » ….fait tomber la personne qui était censée le tenir. En effet, tout mouvement commence par un déséquilibre et pour ne pas avoir de mouvement extrême comme dans l’exemple il faut éviter le moindre déséquilibre de l’animal manipulé. Cette étape demande aussi beaucoup d’observations et de réactivité sans pour autant basculer dans la force et l’affrontement (pas facile pour moi qui suis un homme élevé depuis tout jeune à être fort en toute circonstance).
4) Renforcer positivement les apprentissages par des massages (méthode T-touch) ou avec de la nourriture via la méthode Clicker.

C’est grâce à l’engagement et au travail de l’Association Francaise des Lamas et Alpagas (AFLA) que j’ai pu faire cette formation. L’AFLA a pu faire venir Marty en France pendant 3 jours pour nous former et nous distiller son savoir faire… 3 jours pendant lesquels nous avons théorisé sa méthode puis mis en pratique. D’abord sur des poupées gonflables…… de lamas bien sûr ….puis avec de vrais lamas et alpagas.

Ma poupée gonflable….de lama bien sur 😉

Donc 3 jours pour comprendre les 4 points évoqués plus haut et pour mettre un licol … 3 jours pour apprendre à mettre un licol !! Dis comme cela ça peut paraitre long mais en fait c’est très court et intense car il y a de nombreuses choses à retenir et beaucoup de gestes techniques à assimiler.

De part son professionnalisme et son enthousiasme typiquement américain, Marty sait partager sa méthode de façon pertinente et ludique, elle forme des gens depuis 25ans alors elle est rodée et hyper efficace. Ça a été pour moi comme une révélation, une évidence, de vouloir devenir « manipulateur » et non plus « prédateur » aux yeux des lamas qui partagent leur vie avec moi. Et je reprendrais les mots de Marty qui nous a dit « quand on apprend à skier on commence par la piste bleu, puis plus tard avec de l’expérience, vous pourrez aller sur des pistes noires »

J’ai donc essayé avec les mâles et j’ai pu voir un changement immédiat sur Tulio (avec un oeil bleu et quel marron) et Mouss (tout blanc), ça a été bluffant !!
Vous le savez j’essaie d’être honnête et transparent avec vous qui lisez ces quelques lignes. Tout n’est pas rose et magique cela demande du travail, du savoir-faire et donc un apprentissage. Comme ça c’est bien passé avec les mâles et comme la glisse ça me connait (20ans de skate à mon actif), j’ai bien sur voulu me frotter à certains individus plus complexe pour moi, comme les femelles « sauvages » : Tricks et Ollie. Avec elles ça n’est pas juste « la piste noire » mais j’ai essayé « le hors piste »… Et là ça n’a pas été aussi probant car pour chaque phase d’exercices, il faut pouvoir « valider » avec l’individu manipulé si c’est « ok d’aller plus loin ou pas ». Et cela demande énormément de compétences que je n’ai pas encore…un échec c’est quand on apprend rien. J’ai donc beaucoup appris et j’en ai encore pour un moment à apprendre d’eux , hahaha 😉

Pour vous tenir informer des évolutions des lamas et/ou des miennes : allez voir sur Facebook, Instagram et Youtube : #lamadoué je partagerai des vidéos sur les installations et sur nos nouvelles compétences apprises ou pas … 😉

Je terminerai cet article en mettant l’accent sur le fait que chaque espèce animale ou végétale est unique. A l’intérieur de ces espèces, chaque individu est absolument unique (même les jumeaux sont uniques). Vous qui lisez ces quelques lignes, vous êtes unique et je pense que notre spécificité d’humain sur terre est de pouvoir/devoir nous adapter aux individus que nous côtoyons… en toute bienveillance.

Merci à vous, Damien FORTIER. Lamadoué.

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